la mort
- Des précisions chiffrées sur les distances et le temps : « deux lieues… plus de vingt-quatre heures … au commencement du second jour ».
- Absence de pittoresque dans la peinture du décor : « vaste plaine … campagne couverte de sable ». Ces expressions font référence à des réalités européennes, aucun exotisme n’est exploité alors que la scène se passe en Amérique. Le dépouillement l’emporte.
- Emploi d’un vocabulaire concret pour les soins réciproques et pour l’enterrement : « changer le linge de ma blessure … pansée elle-même … creuser … ouvrir une large fosse ».
- Evocation sordide des charognards qui pourraient s’attaquer au corps de Manon, ce qui prouve que des Grieux perçoit Manon comme un cadavre : « Je fis réflexion … que son corps serait exposé … à devenir la pâture des bêtes sauvages ».
- Absence de propos moralisateur sur la conduite des personnages mais un compte rendu des gestes et attitudes.
II) Le pathétisme
Les marques de la sensibilité destinées à émouvoir le destinataire sont les suivantes :
- Les désignations affectueuses et élogieuses de Manon : « cette amante incomparable, ma chère maîtresse, ma chère Manon, l’idole de mon cœur, ce que la terre avait porté de plus parfait et de plus aimable ». On note que ces expressions sont hyperboliques et grandissent Manon en la présentant comme unique et admirable.
- Les lexiques du corps et de l’amour sont associés : « Je me soumis à ses désirs … la chaleur de mes soupirs … les tendres consolations de l’amour … je reçus d’elle des marques d’amour … la bouche attachée sur le visage et sur les mains de Manon … l’ardeur du plus parfait amour ». Le vocabulaire des soins corporels et les signes de la souffrance sont indissociables du vocabulaire amoureux. L’amour et la mort semblent procéder des mêmes attitudes. Le corps est évoqué par les mains et la bouche,