la mouche
De la filmographie de Cronenberg, La Mouche demeure le titre le plus connu, non seulement parce qu’il condense les obsessions du réalisateur, mais aussi parce qu’on y retrouve deux genres subtilement mélangés, le drame et le fantastique. L’idée de base du film (un scientifique qui fusionne sans le vouloir avec une mouche) est un pur prétexte : il s’agit avant tout de parler de la fragilité du couple face à la maladie et au vieillissement.
Résume :
Seth Brundle est un jeune biologiste très doué. Après avoir fait ses premières armes dans une brillante équipe, il se décide à travailler seul. Il met au point une invention qui doit révolutionner le monde : la "téléportation" qui consiste à transporter la matière à travers l'espace. Les essais sur un babouin sont peu convaincants et après des fuites dans la presse, il décide de se téléporter lui-même. Seulement il ne s'aperçoit pas qu'une mouche fait partie du voyage.
Insecte émouvant
Revu par David Cronenberg, La Mouche n’a plus grand-chose à voir avec le film de 1958, mélodrame plutôt bavard. Et pourtant, le film est cent fois plus émouvant que l’original, tout en étant très éprouvant. Cronenberg réussit en effet magistralement sur les deux tableaux : film d’horreur très visuel (rien ne nous est épargné de la transformation physique de Seth Brundle en hydride insectoïde), La Mouche est tout autant une superbe histoire d’amour.
C’est sans doute l’un des films les plus riches sur le thème de la maladie, dans ce qu’elle a de plus dur : la dégénérescence irréversible du corps humain, l’enfermement, la honte, le repli sur soi… En effet, là où le film original se contentait d’intervertir la tête et le bras du scientifique avec la mouche, Cronenberg nous montre une fusion totale entre les deux êtres, à la fois physique et mentale, l’humain finissant par être dominé par les instincts de l’insecte. La transformation du savant, jusqu’au plus profond de sa chair, rejoint bien les thèmes