«La métamorphose de narcisse», dali,
Après un baccalauréat facilement obtenu, Dalí entre à l'École des Beaux-Arts de San Fernando, à Madrid. Il se lie d'amitié avec Federico García Lorca et Luis Buñuel. En 1929, en compagnie de ce dernier, pour le tournage d'Un chien andalou, c'est la rencontre décisive avec les surréalistes : Louis Aragon, André Breton…
Mais cette année est surtout marquée par la rencontre avec sa muse et son « Narcisse » : Gala, compagne d’Eluard.
Surréaliste depuis 1930, Dali s’oriente vers un réalisme délirant, en adoptant la méthode de la paranoïa critique que le peintre définit lui-même comme « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée sur l’objectivation critique et systématique des phénomènes délirants ».
C’est évidemment cette méthode qui est appliquée par Dali lors de la création de « La Métamorphose de Narcisse » qui marque un désir de renouveau et de renaissance : « Si on regarde pendant quelque temps, avec un léger recul et une certaine « fixité abstraite », la figure de Narcisse, celle-ci disparaît progressivement jusqu’à devenir absolument invisible. La métamorphose du mythe a lieu à ce moment précis, car l’image du Narcisse est transformée subitement en l’image d’une main qui surgit de son propre reflet. Cette main tient au bout de ses doigts un œuf, duquel naît le nouveau Narcisse (la fleur).
Par ce tableau, l’artiste met l’accent sur le drame humain de l’amour, de la mort et de la transformation connue sous le nom de "narcissisme" en psychanalyse.
Salvador Dalí, avec cette huile, a uni la tradition classique de la mythologie grecque (Texte d’Ovide : les Métamorphoses) aux dernières recherches scientifiques, en l’occurrence, la psychanalyse, recourant à un mythe chargé de sens, celui de Narcisse, pour un artiste qui s’emploie sans cesse à construire sa propre image.