La métaphysique Existe-t-il une définition de la métaphysique ? La métaphysique englobe tout le domaine du suprasensible, de ce qui se trouve au-delà des connaissances empiriques, au-delà des apparences, des sensations ; deviendrait ainsi "métaphysique" toute échappée de la raison vers ce qui dépasse l'expérience possible de la nature, vers ce qui excède l'observable, le concret, le matériel. Mais il est insuffisant de caractériser la métaphysique par le supranaturel en tant que tel. De plus, la métaphysique ne conduit pas nécessairement vers un au-delà de la nature ou du monde. Pourtant, il demeure un indice qui ne varie pas et que l'on peut prendre pour fil directeur : l'usage du mot "métaphysique". Ainsi, au lieu de vouloir le définir, on peut le comprendre à partir de la Métaphysique. De la Métaphysique à la métaphysique À la différence des autres connaissances, la métaphysique traite des choses par ce qu'elles sont, et non par ce qu'elles font ou par leur fonction, leur place, leur mouvement. Un acte, avant de désigner l'acte de telle ou telle chose, peut se voir défini par l'acte qu'il est en tant qu'acte, en tant que concept. Dans un premier temps, ce sont les causes premières et les principes qui sont. Aristote le répète maintes fois, la science de l'être en tant qu'être correspond à la recherche des causes (matérielle, formelle, efficiente et finale) et des principes (ce dont dérive l'existence et la connaissance d'une chose). Autrement dit, pour être en tant qu'être, une chose doit se ranger sous le concept de cause ou de principe. Inversement, connaître une chose d'un point de vue métaphysique, c'est la connaître par sa cause ou son principe. La métaphysique ou le scandale de la pensée S'aventurer à évoquer la mort, le mal, le tragique, ou bien encore l'existence humaine, le bien, le destin, c'est la preuve que l'on entre sur le territoire de la métaphysique. Le mal appartient à la métaphysique, parce qu'il ouvre sur une