La nausée
Ce texte qu’on va commenter est un passage du livre « La Nausée », le premier roman de Jean-Paul Sartre, qui est publié en 1938 et reçoit l’accueil favorable de la critique.
À cette époque, la République est à l’épreuve, en 1914, la nouvelle de la mobilisation générale résonne comme un coup de tonnerre dans le ciel d’une France encore très largement rurale et met un terme a l0insouciance de la Belle Époque. La guerre fonde dans la boue des tranchées la légitimité d’une République enfin solide et bientôt victorieuse. Le traité de Versailles est signé dans l’allégresse générale mais porte déjà en lui les germes d’un conflit futur. L’atmosphère des années trente est d’ailleurs imprégnée de la menace nouvelle et les accords de Munich en 1938 marquent le début d’une débâcle qui ne prend tout son sens qu’en 1940. La IIIe République meurt ainsi avec l’occupation allemande et, à la France de Vichy, succède une IVe République qui doit tout reconstruire. Les grèves terribles de 1947-1948 s0achèvent cependant avec le retour de la croissance économique. Pour tout ça, une France urbaine et tournée vers l’Europe prend forme peu à peu.
Au début du siècle aussi, la langue populaire franchit les barrières des faubourgs de Paris : les « apaches », voyous d’un genre nouveau, entrent dans le roman. L’heure est à la liberté de langage, celle des surréalistes et celle de Céline qui adopte dans ses romans un style oral. Le cinéma devient parlant et le phonographe, expérimenté par apollinaire, donne à la chanson populaire une nouvelle dimension. L’école, désormais gratuite et obligatoire, forme ses instituteurs et ses élites. Le respect des règles orthographiques et grammaticales est ainsi codifié strictement et imposé par le système éducatif. En même temps que l’ascension sociale, la lange et la culture deviennent accessibles à tous.
Les bouleversements scientifiques et techniques rendent le monde plus rapide et coloré. Le train, l’automobile, le