La non-discrimination
Un maire condamné en appel pour discrimination raciale en Isère
La cour d'appel de Grenoble a condamné le 16 juin 2010 à cinq ans de privation de droits civiques, civils et de famille le maire UMP de Pont-de-Chéruy (Isère), Alain Tuduri, reconnu coupable de "discrimination raciale".
“L’interdiction des droits civiques entraîne une démission d’office” de l’élu, qui n’était pas joignable, à moins qu’il ne forme un pourvoi en cassation suspensif d’exécution au pénal, a précisé à l’AFP une source judiciaire. La cour n’a pas suivi les réquisitions de l’avocat général qui, le 28 avril à l’audience, avait réclamé la confirmation du jugement de première instance en plus de la privation des droits civiques.
Le 20 octobre 2009, M. Tuduri avait été condamné à 18 mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Vienne (Isère). L’élu était poursuivi pour avoir “usé abusivement de son droit de préemption à des fins discriminatoires” afin d’empêcher “des acquéreurs potentiels de biens immobiliers portant un nom à consonance maghrébine de s’installer sur la commune”, selon Me Joël Gabarczyk, avocat de SOS Racisme, partie civile.
Poursuivi depuis 2002 par des particuliers soutenus par l’association SOS Racisme, M. Tuduri a également été condamné en appel à verser 13.000 euros de dommages et intérêts à l’un des plaignants, 3.000 euros à l’autre ainsi que 1.500 euros à SOS Racisme. Selon l’association, “une enquête de gendarmerie a établi qu’entre 1998 et 2003″ sur la commune de Pont-de-Chéruy, “les acquéreurs d’origine européenne étaient victimes d’une préemption du maire dans seulement 1,5% des cas, tandis que 53% des acquéreurs d’origine maghrébine ou turque subissaient une préemption”. “C’est une immense victoire pour la République”, a réagi le vice-président de SOS Racisme, Samuel