| | La notion de compétence | Compétences et qualificationLa notion de compétence est l’objet de divergences entre les auteurs et les acteurs du débat social dans l’entreprise. Toutefois, certains éléments semblent la caractériser. Plusieurs auteurs, en effet, soulignent comment le « modèle de la compétence » (Zarifian P. 1990) s’écarte et remet en cause le modèle de la qualification (Dugué, E. 1994). Un diplôme est l’attestation, à un moment donné, qu’un individu a administré la preuve qu’il possède les savoirs de référence définis par les experts, pour exercer un métier.
L’administration de la preuve est une « certification ». Elle est confiée à des institutions.
Le diplôme a une valeur de réassurance sociale. L’école et les diplômes induisent une classification dans la mesure où il existe une correspondance entre qualification et classification sociale. La structure sociale pyramidale détermine une qualification scolaire qui induit une classification (ou position) sociale : tendanciellement l’école contribue à la reproduction du système des relations de classe (Bourdieu et Passeron (1)) et des stratégies de reproduction (Bourdieu, La distinction, critique sociale du jugement, 1979)… ce qui n’empêche pas que, simultanément, on assiste à une certaine mobilité sociale.Historiquement, la qualification a longtemps été dominante. Nous assistons aujourd’hui à un glissement progressif vers la notion de compétence.
Ce changement s’inscrit dans un mouvement plus globlal de transformation du travail et du discours sur le travail. Comme nous l’avons vu à la séance précédente, les transformations portent sur les changements organisationnels dans les systèmes productifs et sur l’individualisation croissante de la responsabilité des salariés dans la gestion de leurs tâches.
L’enjeu est alors de préciser comment les dispositifs et pratiques de formation sont affectés par ces transformations et contribuent, pour une part, à leur développement.(1) La reproduction,