La notion de droit
Peut-on définir le droit ? Définir le droit en général semble pratiquement impossible, tant il existe de conceptions diverses: l’indécision sémantique du mot droit se retrouve à toutes les époques. Philippe JESTAZ a proposé une définition « empruntée à l’ordre des beaux-arts » : le droit est pour lui « l’art de résoudre, si possible à l’avance, les difficultés nées de la vie en société selon des critères de justice et sous l’arbitrage au moins virtuel de l’autorité tenue pour légitime ».
Le droit constitue éminemment un phénomène social : il est sans doute le premier régulateur social. Dès lors, s’il veut mener à bien sa mission de régulation, il ne peut être dans l’ignorance des réalités sociales : l’art du droit est animé par une tension créatrice, une quête permanente ; le droit varie dans le temps et l’espace, car il doit suivre les variations de son objet, c’est-à-dire l’homme. Le droit est une nécessité inhérente à la société : d’une part, l’homme est un animal politique, c’est-à-dire social, qui recherche par « instinct » la compagnie d’autres êtres humains, d’où des phénomènes de regroupements tels que familles, tribus, nations, etc. Ce faisant, il est nécessaire d’établir des règles de vie commune. D’autre part, l’homme n’aime pas l’imprévu : il cherche à limiter les risques d’incertitude auxquels l’événement, l’environnement social, l’expose ; l’homme cherche à tout maîtriser, or il faut limiter la perversion de la passion du pouvoir. Le droit correspond au fait que la Société établit des règles destinées à régir son fonctionnement et, par voie de conséquence, à organiser les relations, économiques ou non, des personnes qui la composent.
La plupart des manuels de droit expliquent que le mot « droit » comporte au moins deux définitions : le Droit objectif (au singulier, avec un D majuscule) / les droits subjectifs (au pluriel).
Le Droit objectif est un ensemble de normes, rationalisant les conduites sociales, conforme à une