La nouba
La nouba : une forme musicale venue d’Andalousie
DOMINIQUE FLACARD IUFM DE MONTPELLIER
Après avoir contemplé la sixième pierre du merveilleux collier, dédiée « à l’harmonie des musiciennes, à la grâce des danseuses et la beauté des chanteuses », le poète écrivit « les lettres des poèmes et les chiffres des mélodies » .
Un peu d’histoire :
Cordoue au neuvième siècle assiste à la naissance d’un genre musical, La Nouba, sous l’impulsion d’un jeune chanteur, Zirïab. Celui-ci a quitté Bagdad et la cour d’ Haroun-Al-Rachid à la suite d’un différent qui l’oppose à son professeur, le maître, Ishaq al-Mausili : tenant son élève pour un rival dangereux, il lui conseille de quitter Bagdad. Zirïab trouve refuge à Cordoue, à la cour des Omeyyades où il est accueilli par le sultan Abdel Rahman II en 822. Il introduit la tradition musicale de l’école classique arabe qu’il transforme, et donne naissance à la Nouba, ce qui signifie : « c’est mon tour ». En effet, le musicien attendait caché derrière un rideau que le gardien de ce rideau lui donne l’ordre de chanter.
Exemples de textes :
Amour, jamais ne désespère De celui dont ton cœur est épris S’il s’éloigne, cours te rapprocher de lui Peut-être qu’à ses côtés tu trouveras L’issue à ton malheur. Profitons d’un instant de félicité Entre rameaux en bourgeons et jasmin Au son des douces mélodies que lancent Les oiseaux et le rossignol si éloquent. Profite , mon amour, d’un instant de bonheur, ici-bas… Toute terre de vos pas foulée, se ravivait Comme si de toute contrée , vous étiez l’ondée Tout regard vers vous , convoite votre éclat Comme si aux yeux de tous, vous étiez l’astre de la nuit……… Le thème des oiseaux et principalement du rossignol ainsi que celui de la dame inaccessible, chers aux troubadours est présent et annonce les chants de l’aube. La fascination envers la nuit et particulièrement son astre sont caractéristiques de cette poésie : certains prénoms attestent de ce goût pour l’élément