La nouvelle donne geopolitique de l europe
De la chute du mur à l'Europe des vingt-cinq
par Winfried VEIT Paris, mars 2005
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Le nouvel échiquier géopolitique Le 9 novembre 1989 et le 1er mai 2004 marquent le début et la fin (provisoire) d'un parcours que la plupart des auteurs décrivent comme quasi incontournable : l'unification ( / la réunification) de l'Europe occidentale et de l'Europe orientale après plus de 50 ans de séparation par le rideau de fer. Les uns la considèrent comme une "nécessité historique", déjà ancrée dans la vision des pères de l'Europe Jean Monnet et Robert Schuman, les autres comme "la fin d'une fatalité géopolitique" qui condamnait depuis des siècles les Etats d'Europe centrale et orientale à faire office de "zone tampon" - d'abord entre l'Allemagne et la Russie puis, depuis 1945, entre l'Est et l'Ouest1. Entre ces deux dates se trouve le 11 septembre 2001 - cause en Europe également d'un bouleversement de l'échiquier géopolitique peut-être plus important encore que celui du à l'élargissement de l'Union. L'extension du "modèle européen" de paix, de prospérité et de justice sociale entamée avec la chute du mur n'a pas fait que remettre ces postulats en question, de façon de plus en plus marquée, à l'intérieur des sociétés européennes (du fait essentiellement des contraintes liées à la mondialisation); on lui doit aussi le fait qu'après un demi-siècle de "guerre froide", l'Europe se trouve soudain confrontée à des "conflits brûlants" à ses frontières. Associée à la configuration explosive née après le 11 septembre, cette réalité place l'Union face à un défi extraordinaire que ses structures et mécanismes de décision actuels (remis en question par le projet de traité constitutionnel) ne permettent guère de relever. Tout cela ramène les réflexions géopolitiques - et,