La nouvelle heloise
L'idée de la fête, soulignée par différents moyens lexicaux dans tout le texte, est clairement exprimée par le choix du terme "saturnales" (l. 30). Même si Saint-Preux en atténue le sens, il fait référence aux jours de fête qui commémoraient chez les Romains une sorte d'âge d'or très ancien.
b) Des comportements marqués par la joie de vivre
Cette atmosphère de fête est rendue par l'insistance sur l'idée de "joie" et par la présentation d'actions qui sont autant de façons d'extérioriser le bonheur. Les termes "gaieté" et "joie" sont récurrents dans le texte : "gaieté" (l. 1), "joie" (l. 14), "gaiement" (l. 25). Ils sont développés par l'expression d'actions qui soulignent la joie de vivre : "on chante", "on rit" (l. 1), "on danse jusqu'au souper" (l. 26-27). Cette extériorisation du bonheur passe aussi par l'insistance sur les rires, les chansons, le naturel des comportements ("on ne s'agace mutuellement que", l. 5-6). Les adjectifs "folâtres" et "badins" soulignent une tendance à la plaisanterie et à la familiarité du ton. L'insistance sur les comparatifs ("les meilleures chansons", "les meilleurs contes", "les meilleurs traits", l. 4-5) marque l'existence de compétition et de rivalité qui sont tout à fait caractéristiques de la fête et de la bonhomie des comportements.
On peut observer que dans le récit l'atmosphère générale de joie a tendance à estomper la notion de travail et de fatigue : l'accent mis sur la fête laisse au second plan ce qui est à l'origine du rassemblement, une activité fatigante et répétitive, "on passe aux vignes toute la journée" (l. 7).
c) Un récit lui-même très élogieux
On peut remarquer enfin que la tonalité du récit fait par Saint-Preux est empreinte de la joie de vivre qui caractérise la fête. Le narrateur semble encore être, au moment où il écrit, sous le coup d'un enthousiasme qui fait se confondre la joie des vendanges et le plaisir d'écrire. Ce phénomène se révèle dans l'utilisation des