La nouvelle héloise rousseau
1294 mots
6 pages
"Le désir est l'essence de l'homme" disait Spinoza. Et tout homme est défini comme sujet de désir, s'il cesse de désirer il se laisse en quelque sorte mourir. Ainsi le désir est au centre de ses intérêts. Désirer une chose puis l'obtenir, en désirer une autre, espérer, puis l'obtenir et ainsi de suite. Cette structure perpétuelle a était source d'inspiration pour Rousseau qui dans cet extrait de La Nouvelle Héloïse, aborde le rapport du désir et du bonheur, et des effets que le désir a sur l'homme. L'opinion publique, elle, pense que le bonheur n'est ressenti que lors de la satisfaction du désir. Rousseau va contre cela et soulève le problème suivant : est- ce qu'obtenir l'objet désiré procure véritablement plus de plaisir que de le désirer ? Tout d'abord, l'auteur déplore un monde qui serait dépourvu de désir, et tire donc cette conclusion : le désir est nécessaire (de "Malheur..." jusqu'à "possède."). Ensuite, Rousseau tend à poursuivre son idée première, et soulève un paradoxe selon lequel le désir satisfait d'avantage que la possession (de "On jouit..." jusqu'à "d'être heureux."). Il en vient à l'appuyer par un exemple de l'homme dont l'avidité pourrait être une part de notre reflet (de "En effet..." jusqu'à "de sa passion."). Dans un troisième temps, Rousseau rend compte de l'envers du monde qui supprime la magie de l'imagination (de "Mais..." jusqu'à "la jouissance."). Enfin, poussant sa thèse, il semble faire preuve de nihilisme, en rejetant le monde réel (de "Le pays..." jusqu'à la fin).
L'exclamative "malheur à celui qui n'a rien à désirer !" insiste sur le caractère nécessaire du désir pour l'homme. En effet dans cette première phrase, Rousseau indique que le désir est l'essence même de l'homme ; bien que celui-ci soit contingent, en l'absence de désir l'homme se verrait dépourvu d'un certain intérêt de vivre. Mais l'auteur semble par ailleurs soulever un paradoxe : associer la notion de désir à celle de la possession semble contradictoire car