La nuit
A la fin de sa vie quasiment monacale le compositeur, Marin Marais, violiste, se rappelle sa jeunesse, son apprentissage auprès de Monsieur de Sainte-Colombe et de ses deux filles, Madeleine et Toinette. Entre rudesse des heures d’apprentissage, des heures passées en religion, volonté de sortir des règles imposées par son maître et découverte de l’amour, de l’amour de l’art, Marin Marais devient l’un des plus grands compositeurs de tous les temps.
Une époque trouble, un film austère
Austère au possible, ce film n’en est pas moins d’une extrême subtilité. Les lumières de Corneau, les détails de mise en scène, les costumes, font penser – lors de certains plans – à des tableaux. Mais « Tous les Matins du Monde » propose une œuvre ambitieuse et un casting particulièrement convaincant. Gérard Depardieu et Jean-Pierre Marielle portent ce long-métrage à bout de bras et d’archet. Même si Guillaume Depardieu n’est pas absolument à sa place, Anne Brochet frôle la perfection dans l’expression sentimentale et affective.
L’atmosphère du film transpose étroitement le roman de Pascal Quignard, puisqu’il a lui-même travaillé à son scénario. Sans doute très proche de la réalité historique de la vie de ces deux compositeurs, « Tous les Matins du Monde » est, de plus, servi par une bande son extraordinaire mettant en valeur chaque plan, chaque