La nuit
1. Bref résumé Dans La Nuit Cauchemar, un narrateur qui s’exprime à la première personne fait tout d’abord part de son amour passionné de la nuit, en général, qu’il oppose au jour lequel n’est pour lui que source de fatigue, de peine et de lassitude à tel point qu’il a l’impression de soulever sans cesse un écrasant fardeau. Ce n’est que quand le soleil baisse qu’il se sent revivre. Il affirme ensuite que ce qu’on aime avec violence finit toujours par vous tuer, avant de faire le récit d’une nuit particulière qu’il ne réussit plus à situer clairement dans le temps, qui, après l’avoir ravi, a tourné au cauchemar et qui, depuis lors, n’a cessé de durer « puisque le jour ne s’est plus levé ».
A y regarder de plus près ce texte, l’on constate que la nuit y fait l’objet de trois descriptions successives, toutes faites du point de vue du même sujet-narrateur. C’est dans ces trois nuits et dans les états passionnels qu’elles suscitent chez ce dernier qu’il s’agit de voir plus clair.
2.a La nuit euphorique I Dans la première description, la nuit, objet de l’amour passionnée du sujet, est qualifiée de ténèbres, d’ « espace noir », de « noire immensité », « de grande ombre douce tombée du ciel », qui grandit et s’épaissit, qui « noie la ville, comme une onde insaisissable et impénétrable, cache, efface, détruit les couleurs et les formes, étreint les maisons, les êtres et les monuments de son imperceptible toucher. » On le voit, la couleur qui prédomine dans cette première description est le noir qui renvoie à la qualité propre à la nuit, à savoir l’obscurité, et nous verrons que certains de ces qualificatifs seront repris dans la description de la nuit cauchemardesque. C’est cette nuit-là qui n’en met pas moins le sujet dans un état intensément euphorique. En effet, « une joie confuse, une joie de tout son corps l’envahit », laquelle joie nous rappelle celle qui pénètre, puis saisit les Deux amis pendant leur pêche miraculeuse et que Greimas