La négritude et quelques écrivains engagés
La négritude naquit d’une situation donnée. Le nègre, réclamant sa place dans la civilisation moderne, comprit qu’il lui fallait revaloriser les éléments de sa civilisation et réclamer avec cela le droit d’être considéré comme un homme. En Amérique, comme en Afrique, des éléments d’avant-garde entendaient imposer un mouvement de réhabilitation du nègre.
A Cuba comme en Haïti, un peu avant les années 30, ce mouvement prit de la consistance. Mais il devait prendre, à Paris, plus d’ampleur avec l’intervention de Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Léon G. Damas que René Piquion appelle « Les Trois Grands de la Négritude ». Des conférences internationales réunirent d’ailleurs les noirs, ce qui permit des échanges d’idées d’un caractère efficace. Qu'est-ce que l'engagement de l'écrivain ? On nomme engagement l'attitude de celui qui pense que l'art doit servir les hommes par une participation directe de l'écrivain aux problèmes de son temps. L'écrivain engagé est donc actif dans son époque, et son œuvre a pour lui une utilité immédiate. Les auteurs polémiques, comme Voltaire, Agrippa d'Aubigné ou Hugo sont donc considérés comme des écrivains engagés : souvent, d'ailleurs, ils participent physiquement aux conflits de leur époque, tel Hugo descendant sur les barricades. De plus, ils mettent leur art au service d'idées sur lesquelles ils cherchent à éclairer l'opinion, telle est la fonction des Châtiments, et traitent des problèmes actuels dans leurs œuvres : Hugo a publié, par exemple, Le dernier Jour d'un Condamné, réquisitoire contre la peine de mort. L'engagement politique de l'écrivain et ses limites
Dans la mémoire collective, Sartre est le symbole de l'engagement de l'écrivain. Il affirme qu'un texte n'est jamais neutre par rapport à l'époque où il est écrit — sauf la poésie qui, parce