L’identité relève d’une problématique universelle, par delà le temps et l’espace ; qu’elle soit vécue consciemment ou implicitement, elle façonne les attitudes, et elle constitue le référent, non immuable, des comportements car elle se construit et se reconstruit. L’identité, au sens premier du terme, c’est ce qui est identique (unité) mais aussi, son contraire, dans la relation avec un autre objet, ce qui est distinct (unicité). L’identité est donc d’emblée similitude, source de cohésion entre les composantes d’un même ensemble, et différence, source de singularité, de distinction et d’affirmation quand ce n’est pas d’opposition, entre cet ensemble et les autres ensembles. Au cœur de la définition, se trouvent mis en relation le « le Même » et « l’Autre ». C’est dans la relation à l’Autre que se construit cette « Mêmeté », de ce qui est proclamé comme semblable et commun. L’identité est, de ce fait, relation et non essence immuable ou substance, car elle est le résultat d’un processus dynamique de définition et de redéfinition dans la relation avec d’autres identités et sous l’influence de puissants facteurs internes et externes de transformation (que nous évoquerons plus loin). Avec la chute de l’empire soviétique et sous l’instigation des institutions financières internationales, l’Afrique est devenue un vaste champ d’expérimentation de théories libérales
« qui ont eu leur temps de gloire et ont gagné aujourd’hui les coulisses (modernisation, développement intégré, PMA, besoins essentiels, industries de substitution aux importations, parts du marché etc). Pourquoi ces changements de vocables, se demande Joseph Ki-Zerbo, alors que la réalité fondamentale en Afrique ne change pas, restant lamentablement identique ? La fonction impartie à l’Afrique n’a pas changé »
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. Le continent noir continue de subir les affres et les injustices de la mondialisation libérale alors qu’il en est un acteur incontournable 20 par l’exportation