La paix
« La paix ne peut pas s’identifier avec la fin des combats qui cessent faute de combattants, par la défaite des uns et la victoire des autres, c'est-à-dire avec les cimetières ou les empires universels futurs. La paix doit être ma paix, dans une relation qui part d’un moi et va vers l’autre ». Emmanuel Lévinas, Totalité et Infini (1961). L’histoire de l’humanité est marchée par l’existence de guerres et de conflits sans fin. Pas une période de l’histoire n’est caractérisée par l’absence totale de combats. Tout se passe comme si, finalement, la guerre, synonyme d’atrocités et de combats sanglants, ne pouvait ne pas avoir lieu. Ainsi, on assimile souvent les quelques périodes de « repos » à une paix. Or, une telle vision de la paix doit être remise en cause car elle supposerait en fait que la guerre est inéluctable et donc rendrait impossible la réalisation de la paix. C’est pourquoi, dans Totalité et Infini, le philosophe français Emmanuel Levinas, affirme « la paix ne peut pas s’identifier avec la fin des combats qui cessent faute de combattants, par la défaite des uns et la victoire des autres, c'est-à-dire avec les cimetières ou les empires universels futurs. La paix doit être ma paix, dans une relation qui part d’un moi et va vers l’autre ». Ainsi, la paix semble imposer une relation avec l’Autre c'est-à-dire une communion des peuples ayant pour ultime but la paix. Devons-nous considérer la paix comme opposée à la guerre et au combat ou au contraire y trouver un lien ? Quelle part prend autrui dans la création de la paix ? Quelles sont les relations que doivent mettre en place les hommes pour parvenir à la paix ? Tout d’abord, nous pouvons remarquer qu’une paix ne peut, comme l’indique Emmanuel Levinas, en aucun cas se contenter de la simple fin des combats pour être considérée comme une véritable paix. En effet, par définition, la paix présuppose la fin totale des conflits et non son ajournement des combats. On retrouve