La parisienne
Lafont : Ouvrez ce secrétaire et donnez moi cette lettre.
Clotilde : Non.
Lafont : Ouvrez ce secrétaire et donnez moi cette lettre.
Clotilde : Je ne le veux pas.
Lafont : D’où venez-vous ?
Clotilde : Ah, c’est autre chose maintenant.
Lafont : Oui, c’est autre chose je vous demande d’où vous venez.
Clotilde : Je vais vous le dire. Je voudrais que vous vous regardiez en ce moment, pour voir la figure que vous me faites. Vous n’êtes pas beau mon ami, vous me plaisiez mieux dans votre état ordinaire. Où irons nous mon Dieu, si vous perdez toute mesure, pour un méchant billet que le premier venu peut être m’a adressé.
Lafont : Ouvrez ce secrétaire et donnez moi cette lettre.
Clotilde : Vous allez l’avoir. Vous devez penser que des scènes comme celles-ci, si elles se renouvelaient fréquemment me détacheraient bien vite de vous. Je ne pourrai pas je vous en préviens subir un interrogatoire chaque fois que j’aurai mis le pied dehors.
Lafont : D’où venez-vous.
Clotilde : Tâchez donc d’être logique au moins, je vous le conseille, il est peu probable que je quitte quelqu’un et qu’en rentrant chez moi je trouve un mot de lui.
Lafont : Ouvrez ce secrétaire et donnez moi cette lettre.
Clotilde : Vous plaisantez, n’est ce pas ?
Lafont : Je n’en ai pas l’air.
Clotilde : Vous me soupçonnez, alors !
Lafont : C’est plus probable.
Clotilde : Vous le voulez, vous l’exigez, vous me le commandez… C’est bien ouvrez vous-même ! Allons, ramassez donc et allez ouvrir, quand on a commencé on va jusqu’au bout on montre qu’on est un homme ! Prenez garde à ce que vous allez faire, si vous touchez ces clés du bout des doigts, du bout des doigts, ce n’est pas moi qui le regretterai ce sera vous.
Lafont : Reprenez vos clés.
Clotilde : Ca augmente vous savez.
Lafont : Qu’est ce qui augmente ?
Clotilde : Le mal est en progrès je vous en avertis.
Lafont : Quel mal ?
Clotilde : Je m’étais bien aperçu déjà que vous me surveilliez, et je riais de