La pauvreté
En octobre 2007, pour la première fois, une journée de lutte contre la pauvreté est organisée. Depuis, quelques temps, la pauvreté est revenue au premier plan de la scène politique et depuis une dizaine d’années hélas au premier plan de la scène médiatique (voir les manifestations du canal Saint Martin). Cette pauvreté devient beaucoup plus visible et se donne à voir à travers les plus démunis d’entre les pauvres : les sans logis, la mendicité, le glanage dans les marchés… A l’entrée de l’hiver 2009, les associations caritatives se disent débordées par un afflux de population en demande d’aide alimentaire entre autres. Si la pauvreté dans les pays en développement, bien que toujours aussi choquante est pourtant habituelle, celle des pays « riches » était jusque là considérée certes comme un problème mais marginal. On l’a cru disparu grâce à la croissance des Trente Glorieuses associée à une protection sociale efficace et qui a permis une formidable progression du niveau de vie. Pourtant, depuis les années soixante dix, il faut bien se rendre à l’évidence, la pauvreté est de retour, et, phénomène plus inquiétant, elle ne frappe plus seulement des populations marginales mais peut rattraper « monsieur tout le monde ».
Qu’est-ce qu’être pauvre ? Ce phénomène qui paraît si facile à décrire de l’extérieur est-il aussi simple à mesurer ? Qui sont les pauvres, connaissent-ils des parcours de vie et des situations similaires ? La pauvreté augmente-t-elle ou se donne-t-elle seulement plus à voir ? Quelles en sont les conséquences et quelle(s) politique(s) adopter face à cette pauvreté ? Autant de questions qui soulignent l’enjeu d’une mesure aussi précise que possible du phénomène. Nous pourrons d’ailleurs remarquer qu’il existe désormais en France un Observatoire de la pauvreté et de l’exclusion.
Nous essayerons dans une première partie de définir et de cerner le phénomène de pauvreté. Nous montrerons que la volonté de