La peau de chagrin
Le thème principal qu’est la tentation demeure une question contemporaine. En effet, depuis le pêché originel jusqu’à aujourd’hui, l’Homme est toujours soumis à celle-ci. « Vouloir nous brûle, pouvoir nous détruit; mais savoir laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme. » On peut aisément comparer cette œuvre à « Faust » de Goethe ou au « Veston ensorcelé » de Dino Buzzati dont les héros vont jusqu’à vendre leur âme au diable ou renier leur conscience pour assouvir leurs désirs.
De plus, ce roman est une critique ardente de la société du 19ème. Comme Feodora, la comtesse dont Raphaël tomba éperdument amoureux et qui ne répondit à son amour que par l’indifférence, la haute société est froide (…). A travers l’œuvre balzacienne on découvre cette époque et ses réels, notamment le jeu, l’exclusion sociale, (…)
En outre, le fantastique présent dans ce roman réaliste apporte un aspect différent au récit. La peau qui rétrécit après chaque vœu exaucé, proportionnellement à la vie de Raphaël ou l’antiquaire sans âge qui lui octroya la peau et qu’on pourrait comparer au diable ou à Dieu sont des éléments significatifs. Ce fantastique modifie notre point de vue et recrée du mystère dans un monde désenchanté.
Pour finir, la structure même du roman ainsi que la plume de Balzac sont une autre richesse de cette œuvre. Le livre est articulé en trois parties : le talisman, la femme sans cœur et l’agonie. Disposées dans un ordre anachronique, elles demandent une attention particulière du lecteur. Mais Balzac utilise également d’autres effets pour garder cette attention. La première phrase du livre est « (…) », ce qui nous plonge dans les