La peine de mort est-elle juste ?
En vérité, il y a plusieurs principes à partir desquels la peine de mort se justifie. Autant de principes qui sont autant d'arguments valables. Mais il y a bien d'autres arguments qui ne sont pas des principes -des points de départ-, mais qui découlent des principes. Par exemple, l'ordre social est un principe, et l'argument qui en découle est la nécessité de ne pas avoir peur de ses compatriotes qui s'abandonnent au crime contre nous. Il y a un ordre social à préserver et le criminel le bouleverse. Il n'y a pas d'ordre social qui se tienne sans la fermeté punitive qui le préserve. Cette peur constante ou aggravée saboterait toutes les ententes entres les citoyens et couperait à terme tous les liens sociaux. Ainsi, éliminer physiquement les assassins nous rassure contre eux. La peur que les meurtriers nous inspirent disparaît par leur disparition.
Notre compassion à ne pas les exécuter n'est pas la grandeur d'une âme ferme, mais une faiblesse d'une intelligence inconséquente.
Il n'y a pas de reconnaissance à espérer d'un meurtrier qu'on absout. Il recommencera en vous riant au nez de vous avoir berné. Vous vous laissez berner par le criminel qui demande une grâce qu'il a lui-même refusée à sa victime. En intelligence le meurtrier paraît plus solide que vous l'honnête citoyen. Le meurtrier a intérêt à être plus retors que vous pour sauver sa vie, mais vous avez l'obligation de l'être tout autant, voire plus, pour réparer celle qu'il a réduite à néant, et prévenir ses potentielles victimes.
La loi, qui doit être obéie par les meurtriers, ne l'est pas et ne le sera pas plus par les bontés que vous leur prodiguerez à votre détriment; mais elle sera bel et bien obéie par la force que vous leur imposerez.
La loyauté envers notre loi commune fait le bon citoyen, la déloyauté le