La peine de probation
Christiane Taubira avait promis une «réforme de rupture» pour lutter contre la récidive. Une réforme pénale fondée sur la conviction que la prison ne devait être qu'un ultime recours, en raison de sa «violence». Mesure phare de ce projet: la création d'une «peine de probation», une nouvelle forme de condamnation sans aucune référence à la prison, le juge imposant au délinquant un stage, une formation ou des soins par exemple. La ministre de la Justice a confirmé samedi à La Rochelle la création de cette «peine en milieu ouvert, restrictive de liberté». Elle a précisé que cette peine ne concernerait que les délits punis de 5 ans de prison ou moins et que les juges pourraient «bien entendu» prononcer à la place des peines de prison.
Selon elle, «la prison ne peut remplir son rôle» actuellement et «les sorties sans encadrement sont des facteurs aggravants pour la récidive et donc un danger pour la société». De fait son intention est de «réduire de façon drastique les sorties sèches», c'est-à-dire «sans contrôle et sans contrainte alors que nous savons qu'il faut un retour progressif à la liberté».
François Hollande devrait rendre d'ici à la fin du mois les arbitrages sur l'ensemble de cette réforme qui oppose la ministre de la Justice et son homologue de l'Intérieur. De source gouvernementale, l'examen en Conseil des ministres de ce texte à hauts risques, annoncé en septembre, vient d'être repoussé à octobre… Mais, déjà, l'esquisse de la «probation» dessinée à la Chancellerie, éloignée des objectifs initiaux, suscite le scepticisme.
Éviter la récidive en assistant les condamnés non écroués
En théorie, le but est louable: il s'agit d'éviter la récidive en assistant les condamnés non écroués et de redonner une crédibilité à des