la pensée
En d’autres circonstances, et Nietzsche le montre de façon magistrale, nos pensées semblent naître de manière imprévisible : nous ne les pensons pas à l’avance, « elles viennent quand elles veulent et non pas quand je veux ».
Mais dans le cas d’une argumentation, nous pouvons brusquement nous laisser parasiter par une pensée qui nous fera commettre une faute de logique ou un hors sujet ; en second lieu, les pensées qui « viennent quand elles veulent » peuvent être maîtrisées après coup et développées selon une logique rigoureuse.
Si cette double expérience est possible, comment pouvons-nous affirmer que nos pensées sont en notre pouvoir et que nous en sommes maîtres ? Nous rencontrons le problème suivant : si l’enchaînement de nos pensées semble aléatoire, ou leur maîtrise intermittence, comment affirmer qu’elles sont en notre pouvoir ? Ne faut-il pas dès lors distinguer plusieurs genres de pensées, dont certaines seraient par nous maîtrisées et d’autres non ? Enfin, si nos pensées sont nôtres, comment pourrions-nous ne pas les maîtriser ?
Autrement dit, que la clé de la compréhension de la personnalité concrète ne se trouve pas dans la conscience individuelle. Mais, à l'inverse, celle-ci ne se détermine singulièrement que dans le cadre de rapports sociaux qui lui préexistent et qui constituent de ce fait ses « présuppositions réelles », base de sa formation effective et point de départ de son intelligence véritable. On ne peut donc pas comprendre l'individu en l'isolant de la société dans laquelle il s'insère, travaille, etc. Il faut au contraire, pour saisir l'individu dans sa