La perception philosophie
● Ce thème recouvre plusieurs domaines (psychologie, physique, biologie, esthétique, vérité) qui soulèvent tous les problème de son contenu et de sa validité. La philosophie a souvent rejeté la perception comme valeur de vérité, montrant que, si elle se distingue d'une simple sensation, elle ne garantit pour autant aucun véritable savoir. Seule la raison est active et permet, en corrigeant les illusions de la perception, d'accéder à une connaissance certaine.
● Ainsi, selon Bachelard, il faut rompre radicalement avec ce qu'on prend souvent comme des vérités premières (je crois ce que je vois), alors que, se basant sur un fondement fragile, elles ne sont que des '' erreurs premières ''
● Pour autant, est-il si sûr que la perception ne soit que passivité et, surtout, qu'elle soit radicalement séparée de la raison ? Ne se situe-t-elle pas au point de rencontre du moi et de la réalité ?
I/ La fausse certitude de la perception
● Le cogito est le modèle de toute certitude et il ne faut pas définir l'opération de l'esprit d'après l'objet auquel elle se rapporte. Pour expliquer cette thèse, Descartes prend l'exemple d'un morceau de cire : la modification de ses qualités (dur et froid) par le passage de l'état solide à l'état liquide (par la chaleur) me présente un objet différent. '' La même cire demeure-t-elle après ce changement ? '', demande Descartes. Si je m'en tenais à ce que je vois, je ne pourrais jamais conclure à la permanence de la cire ; le monde ne serait qu'une succession de phénomènes et je ne pourrais même pas dire '' je '' car cela suppose la permanence d'une identité. La perception est contemporaine de ce qu'elle perçoit.
● Pourtant, chacun affirme la permanence de la cire (et de son identité), parce que, même dans nos expériences ls plus simples, ce n'est déjà plus notre perception qui est à l'oeuvre mais bien une '' inspection de l'esprit '', notre jugement. Nous ne voyons pas la cire changer mais nous jugeons le devenir