La conscience de devoir mourir un jour peut-il susciter chez l’homme d’autres sentiments que la peur ? Il est sur cette Terre une chose logique et invariable : le fait que chaque être vivant soitdestiné à une mort certaine. Une mort qu’on ne pourra jamais éviter car chaque vie est éphémère. Chaque naissance engendre un décès. À cette pensée, la plupart des hommes tremblent. De tous les animaux, nous sommes les seuls à savoir être voués à la mort ; c’est à la fois notre plus grande force et pourtant notre plus grande faiblesse car si cette conscience fait de nous des être capables de réflexion, elle nous terrifie aussi. Face à cette mort qui reste inconnue, les hommes ont peur mais est-ce le sentiment unique ? Ne peut-on pas envisager plus, voir plus loin ? A-t-on le droit de restreindre à un seul les sentiments d‘un être humain prédestiné à ne plus être ? Est-il illusoire de croire que la mort peut se révéler un soulagement pour certains ? Pourquoi ne pas entrevoir qu’elle puisse éveiller la curiosité, la nostalgie, parfois l’espoir ou bien simplement l’envie de vivre ? En outre, les gens peuvent avoir un sentiment de révolte, être en colère car ils désirent vivre. Des personnes dans les hôpitaux, des gens qui se voient condamnés un peu trop tôt à leur goût souvent trouvent injuste cette situation. Ils sont « Trop jeune pour mourir »... C’est une phrase que l’on prononce souvent dans ce genre de cas. Pourtant, personne n’est trop jeune pour mourir... On évalue la mort à 80 ans environ, une évaluation qui devient de nos jours une exigence. Les progrès de la médecine aujourd’hui sont tels qu’on n’accepte plus de mourir avant. Se savoir condamné alors que les gens deviennent de plus en plus vieux, alors qu’on ne le méritait peut-être pas peut se ressentir comme une injustice. Le célèbre « pourquoi moi et pas un autre ? »… La mort est un phénomène indissociable à la vie. D’ailleurs la vie sans la mort serait la pire des damnations pourtant, souvent, les gens