Comme tous les ans, plusieurs dizaines de milliers de lycéens de Terminale font leur rentrée avec l’impression de vivre quelque chose d'unique (la dernière année de lycée, la préparation du premier véritable examen de leur vie), accompagnés par un sentiment d’élection : un événement national qui se répète tous les ans. À la solennité qu’on leur impose dès le premier jour en agitant le spectre du bac – souvent sur-dramatisé –, la présence d’une nouvelle discipline dans l’emploi du temps ne fait que renforcer cette impression que la Terminale est vraiment l’année la plus particulière dans la scolarité d’un Français. Dans mon souvenir, c’est là que je commençai d’être fascinée par ce que j’ai depuis nommé les "savoirs inutiles", cela sans me douter que cette expression allait trouver son zénith dans les sommes astronomiques de connaissances érudites que j’allais devoir avaler en khâgne…. Bien des années après, je reste fascinée par ces "savoirs inutiles" parce qu’en réalité, il n’y a rien de plus oxymorique que l’expression "savoirs inutiles". Pourtant, je ne comprends que trop bien le fait qu’un élève de Terminale puisse avoir cette impression devant le programme du bac, en particulier devant le sommaire de son manuel de philo. Ne pas rater son bac La philosophie, c’est une discipline que l’on pourrait définir de tant de manières que, souvent, on préfère ne pas la définir. Très majoritairement, on n’en fait que pendant la seule année de Terminale (hormis la brève approche qui existe maintenant en seconde), puisque rares sont ceux qui choisissent des études post-bac qui incluront cette discipline. On ne voit pas très bien à quoi ça rime, la philo… En tous les cas, cela ne sert pas à apprendre un métier, puisqu'on signe rarement un contrat de "philosophe". Alors, à quoi ça sert de faire de la philo en Terminale ? Pour commencer, et de façon évidente, faire de la philo en Terminale sert à ne pas rater son bac, puisque c’est une épreuve