LA PHILOSOPHIE PEUT-ELLE EXPLIQUER LE MAL? Jeanne Parain-Vial Les philosophes sont très forts pour résoudre les faux problèmes: tels que la conciliation de la science et de la foi, de la grâce et de la liberté, etc. En revanche quand il s’agit du problème de l’existence du mal, ils sont étrangement impuissants, je vais vous le montrer. Cela ne veut pas dire qu’il soit inutile de réfléchir, au contraire. Il est difficile de definir le mal et impossible de justifier son existence. Difficile de le définir, mais facile d’énumérer toutes ses formes, ce qu’ a fait un de mes amis: Monsieur Delclaux, à propos d’une piéce de Gabriel Marcel: “La Fin des temp. Toutes les formes du mal y apparaissent: “mal physique, mal social, mal moral; la souffrance, la misère, la faim, la maladie (Fabienne atteinte d’un cancer), la mort (non seulement celle de Julien, mais celle de son fils à l’´âge de quinze ans), l’échec de toutes les entreprises, même les plus généreuses, le triomphe de l’égoisme, du mensonge (Sandor), les affres de la solitude, la ruine des amitiés, des amours, des foyers, la trahison d’un ami, d’un idéal, les reniements, la révolte des enfants, la déception des parents qui, de leur côté, les rejettent, les méprisent, le doute des consciences, la perte de la foi; et, pour toile de fond, la guerre, les destructions massives, les régimes oppresseurs, les goulags à l’est, la perversion des moeurs et des esprits à l’Ouest; l’univers concentrationnaire d’un côté, le matérialisme de la société de consommation de l’autre. “A partir le cette énumération, il semble qu’on puisse désigner le mal, sinon le définir, par la destruction (la mort) et la volonté de détruire. Mais comment peut-on rendre compte de la mort et surtout de la volonté de destruction? Tout serait tellement plus simple si tous les hommes s’aimaient et s’entraidaient. L’existence du mal est l’objection la plus forte que propose l’incroyant, objection qui trouble le chrétien lui-même: comment un Dieu non