La pléiade
I. Constitution du groupe
1) Le collège de Coqueret A partir de 1547, pendant cinq ans au moins, des jeunes gens épris de culture antique suivirent les cours d'un célèbre humaniste, Dorat, principal d'un petit collège parisien de la Montagne Sainte-Geneviève, le collège de Coqueret ; parmi eux, se trouvaient Ronsard, Du Bellay, Baïf. Dorat, le maître, leur lisait les poètes grecs et latins; en même temps, il initiait ses élèves à la civilisation antique et leur apprenait à comprendre l'âme païenne ; surtout, il développait leur sens de la beauté en leur faisant partager son enthousiasme pour la pensée et la forme des chefs-d'œuvre antiques.
En 1549, un manifeste est publié sous le nom de Du Bellay. Intitulé Défense et Illustration de la Langue Française, il résume la doctrine du groupe : le poète a pour mission de servir la cause de la Beauté et de faire briller le génie national français. Tel est le programme que se donne La Pléiade, qui regroupe alors 7 membres : Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard, Baïf, Rémy Belleau, Jodelle, Pontus de Tyard et Dorat.
2) Joachim du Bellay (1522-1560) Du Bellay se présente comme le théoricien du groupe. De santé médiocre, il mène une enfance triste au château de la Turmelière, en Anjou. Sa vie est marquée par un voyage à Rome dont il attendait les plus grandes joies, mais qui lui apportera la plus amère déception. Son œuvre, d'inspiration très personnelle, se fait l'écho de cet espoir déçu et de son mal de vivre.
L'écriture, d'une grande simplicité, est le fruit d'un art éprouvé. Du Bellay est devenu le maître du sonnet : jouant subtilement sur les effets de symétrie et d'antithèse, il traduit de façon poignante son émotion. On lui doit notamment :
Défense et Illustration de la langue française (1549) où il expose la doctrine de la Pléiade,
Les Antiquités de Rome (1558), où le poète médite devant les ruines romaines sur la grandeur passée de la cité,
Les Regrets