La place des etats-unis dans les mémoires de guerre de charles de gaulle.
I/ La vision du chef d’état français sur une superpuissance mondiale
Enfin, pour les Etats-Unis, nous pouvons distinguer deux types de comportement, celui sous Roosevelt puis celui sous Truman.
Franklin Roosevelt, pour commencer, semble très défensif envers De Gaulle qu'il refuse de considérer comme le "chef" de la France. C'est la raison pour laquelle il l'écarte de la conférence de Yalta où étaient réunis les Alliés, ce dont De Gaulle se doute rapidement : "je ne pouvais douter que le refus explicite vînt du président Roosevelt" (p.102). Celui-ci reste en effet très méfiant envers la France du fait de sa rapide capitulation en 1940. Peu après cette conférence, Roosevelt demande à voir De Gaulle à Alger ce dont celui-ci se montre très frustré "à quel titre le Président américain invitait-il le Président français à lui faire visite en France ?" (p.110). Il se montre ainsi rancunier envers le président américain. L'absence de rencontre entre ces deux hommes ne permet pas à De Gaulle d'en établir un portrait mais il se montre toutefois touché par la mort de Roosevelt le 12 avril 1945 comme le montre ces mots : "c'est d'un coeur sincère que je portai vers sa mémoire mn regret et mon admiration" (p.111).
Avec l'arrivée du président Truman, un changement de rapports entre la France et les Etats-Unis s'opère. De Gaulle le rencontre à Washington en août 1945 et en peint un portrait très positif : "J'emportais du président Truman l'impression d'un chef d'Etat bien à sa place, d'un caractère ferme, d'un esprit tourné vers le côté pratique des affaires" (p.256). Les deux hommes semblent trouver une certaine entente ainsi qu'une compréhension mutuelle même s'ils ne poursuivent pas les mêmes objectifs puisque le président américain a "admis que la rivalité de monde libre et du monde soviétique dominait tout, désormais" (p.250). Il semble déterminé à combattre les soviétiques, ce que De Gaulle ne partage pas. Il