Les Françaises ont été et restent largement exclues de la représentation démocratique depuis la Révolution de 1789. Pour tenter d’y remédier, la France s’est dotée d’une législation paritariste. La parité, qui désigne le principe selon lequel l’égale représentation des femmes avec les hommes doit garantir une égalité réelle dans la société, est donc une idéologie qui a fortement évolué, en étant influencée par les contextes économique, historique, culturel et social. Au début du XXe siècle, le mouvement en faveur du vote des femmes gagne en audience mais se heurte à l’élite politique masculine. Malgré la mobilisation des femmes pendant la Première Guerre Mondiale, la citoyenneté leur est refusé jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Le droit de vote et d’éligibilité leur est finalement accordé en avril 1944 par le Gouvernement Provisoire de la République Française après une lutte sans relâche au nom de l’égalité des sexes, la parité. Non sans de vifs débats, en particulier au nom de l’universalisme républicain : les électeurs et les électrices choisissent-ils/elles une femme pour ses compétences politiques ou pour sa qualité de femme ? Représente-t-elle les femmes ou, comme tout parlementaire, le corps de la Nation ? Pourtant, le 27 octobre 1946, le préambule de la constitution proclame : "la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme" (art.3). Malgré cette loi, la féminisation du personnel politique ne progresse que lentement, jusqu’à l’adoption de la loi de 2000 sur la parité. Comment les femmes acquièrent – elles une place nouvelle dans le monde politique français au XXe siècle ? Dans un premier temps, il conviendra d’étudier les grandes étapes de l’entrée des femmes dans la vie politique française liées à leur conquête de la citoyenneté. Les bornes temporelles seront du début du XXe siècle jusqu’en 1946. Puis nous étudierons l’évolution du statut des femmes dans la vie politique française de 1946 à nos jours. Ceci