La plaine de verhaeren
De Verhaeren
Emile Verhaeren (Belgique, 1855 - Rouen, 1916) est un poète flamand de la fin du XIXème siècle. Le poème "La Plaine" est extrait du recueil Les villes tentaculaires, publié en 1895. Dans ce recueil, il fait un blâme des villes qui s’agrandissent et vident les campagnes. Il veut démontrer que le monde moderne peut devenir une matière poétique. On y trouve aussi de superbes formules d'espérance et de confiance dans l'avenir. Mais c’est également une étude de la vie dans une grande ville moderne.
LE PLAN
Ce poème peut se diviser en plusieurs parties :
1- Introduction lignes 1 à 4 : La plaine est morne
2- Lignes 5 à 52 : Le triomphe de la machine
3- Lignes 53 à 65 : Nostalgie de l’âge d’or de la plaine
4- Conclusion lignes 66 à 85 : La plaine est morte
COMMENTAIRE
I) La victoire de la machine
Le vocabulaire est volontiers brutal, voire sordide, très prosaïque parfois (au contraire de celui de la poésie habituelle). Par exemple : « pourri », « pourriture », « fange », « velue » …Il s'ordonne aussi suivant les oppositions : la lumière (s'étageaient, maison, claires, vergers; soleil, or) contre l’obscurité (suie, sali, avili, pluie ; vermoulu ; fumée ; usé).
Verhaeren reprend le vieux vocabulaire paysan, « orde », accompagné de « haillons », pour qualifier l'air pollué par les fumées des usines, et donc condamner davantage cette dégradation inexcusable, qui modifie même « un soleil pauvre », « en de la pluie ».
Il y a des situations concrètes : _ le « fuseau » → renvoie au textile _ les « meules »→ renvoient à la métallurgie _ la « suie » → renvoie au charbon.
Des comparaisons dégradantes pour l’homme sont aussi présentes : « telle une bête », « des gens peinent loin du soleil : morceaux de vie en l’énorme engrenage, morceaux de chair fixés ingénieusement, pièce par pièce, étages par étages ».
Verhaeren inclut dans ses