La plume de myo
Par Danielle Lorrain le 1 mars 2011
Étudiante au baccalauréat en administration dlorrain@sympatico.ca Octobre 1964
Comme tous les jours, je débute la journée par une marche matinale. J’emprunte toujours le même parcours.
Sauf ce matin-là.
Une petite voix intérieure me souffle de traverser de l’autre côté de la route 34. C’est alors que, quelques pas plus loin, j’aperçois dans le ravin un fauteuil orange. J’y descends. Il m’apparaît intact et en excellente condition, mis à part une patte cassée. Sans comprendre ce qu’il fait à cet endroit, je prends la décision de revenir le chercher un peu plus tard.
À quelques mètres de là, sur la route, il y a des éclats de verre. Je suppose alors qu’il a été éjecté d’un véhicule accidenté. Et laissé là par les secouristes. Je hâte le pas pour arriver le plus rapidement possible à la maison, je ne sais pourquoi, mais je tiens absolument à récupérer cette bergère.
Quelques heures plus tard
Je n’ai rien déplacé dans le salon, il a trouvé sa place tout naturellement. Un coin dégarni près de la fenêtre est, grâce à lui, dorénavant comblé.
C’est en lisant le journal que j’ai compris une partie de son histoire. Un homme a trouvé la mort sur cette route hier. Je découpe l’article. Je connais maintenant le nom de la personne qui a acheté le fauteuil orange. Je me souviens de la petite voix entendue et qui m’a détournée de mon parcours habituel, je le rassure en lui disant que j’ai trouvé son fauteuil et qu’il n’a pas à s’inquiéter. Monsieur L vient d’entrer dans ma vie.
Quelques jours plus tard
J’assiste aux funérailles de Monsieur L. Sa veuve est entourée de trois petites filles. Ce serait déplacé de lui parler du fauteuil. Un jour je le rendrai à cette famille. Un jour, plus tard. Pour l’instant je vais l’héberger, ce fauteuil sans abri.
Octobre 2008
En faisant une recherche sur Internet, je retrouve une des filles de monsieur L.
Le fauteuil a été intimement lié à