La poésie passe-t-elle essentiellement par les jeux avec les mots et le langage ?
I. La poésie joue avec la langage.
• Refus des règles ordinaires de l’expression quotidienne ; détournement des lois du langage social.
• Aspect ludique des exemples proposés dans le corpus (Max Jacob, Desnos, Obaldia, Queneau).
• La poésie par ses jeux sur le langage peut apparaître comme une ornementation ou un écart face au langage quotidien.
• Le poète apparaît comme un technicien jouant gratuitement avec le langage.
• Mais tout jeu de mots, toute recherche formelle ne mènent pas nécessairement à la poésie ; la publicité, le slogan, le langage quotidien travaillent également l’euphonie, le rythme, l’image.
Dans bon nombre de cas évoqués la poésie se définit essentiellement par son aspect ludique ; le jeu sur le langage est-il liberté prise avec le langage ou affirmation de nouvelles contraintes linguistiques ?
II. La poésie travaille sur le langage et émet de nouvelles contraintes.
• Le langage poétique n’est pas simple jeu, il « cède l’initiative aux mots » (Mallarmé, Crise du vers). Ainsi le poète ne va pas rechercher un sens préexistant ; il n’est pas celui qui pense, mais celui à qui s’impose le langage.
• La poésie se fonde sur des recherches autour des rimes et des jeux phoniques.
• La poésie est travail sur les jeux métriques et rythmiques.
• La poésie engage un usage particulier du mot : recherches lexicales, images.
• La poésie peut s’inscrire dans l’observation de règles formelles - voir l’exemple fertile du sonnet - règles qui ont nourri son histoire ; « nul n’est poète sans art » (Du Bellay).
Exemples divers : les Rhétoriqueurs, la Pléiade, les recherches formelles des classiques sur le beau vers. La poésie n’est pas seulement élaboration ludique ou formelle,