La poesie palestinienne : le soleil et le sang

493 mots 2 pages
Leur voix est l’écho du peuple palestinien. Ils empruntent le même chemin poudreux que les combattants. Nizar KABANI l’a bien compris quand il a dit que les poètes arabes apprennent à leur école « comment le mot acquiert la forme du couteau ». Ces prisonniers, ces déracinés qui ont pour nom Samih El QACEM, Moïn BACHICHOU, Fadoua TOUQAN, Haroun HACHEM RACHID, Taoufik EZZAYED ont appris, à l’exemple de leur frère, le défunt Mahmoud DARWISH, à creuser de leurs plumes « un sentier pour le jour ». C’est pour cette raison que la violence du combat s’allie dans leur poésie à la lumière de la foi, et c’est cette fusion du soleil et du sang qui fait l’originalité profonde de leur œuvre. Moïn BACHICHOU, en proclamant :

« Saignons, à Feth,
Nous mourrons si nous pansons la blessure. »

Révèle la fécondité de la souffrance, le feu sacré qui jaillit de la douleur, répercutant le cri de Mahmoud DARWISH qui narre la Passion de son peuple, crucifié comme le Christ mais comme lui immortel.

« Et si je brûlais sur la croix de ma douleur
Je ressuciterais saint en tenue de combat. »

C’est avec plus de concision que s’exprime Samih EL QACEM, s’interrogeant devant la dépouille d’un féday,

« Cadavre ou montagne »

Le sang devient en effet un fil directeur à la découverte de l’identité et qui donne son sens au combat. Seul le sang qui éclabousse le monde, l’oblige à ouvrir les yeux sur ce peuple oublié dans le désert de l’Histoire. C’est Moïn BACHICHOU qui a le mieux exprimé cette idée.

« Ce filet de sang
Ce fil d’or
Est le téléphone de la révolution
Voici l’écouteur à Feth
Allô, allô,
Le monde nous entend à présent ».

Ainsi souffrance et violence se marient à l’espoir et le sang jaillissant n’est qu’un bond vers le soleil. C’est la découverte du sang qui détermine dans la poésie des Palestiniens la foi dans le combat et l’élan vers la lumière. Du fond de sa prison, Mahmoud DARWISH s’écrie :

« J’ai plongé ma défaite dans la chair de l’obscurité
Et j’ai

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