La poesie palestinienne : le soleil et le sang
« Saignons, à Feth,
Nous mourrons si nous pansons la blessure. »
Révèle la fécondité de la souffrance, le feu sacré qui jaillit de la douleur, répercutant le cri de Mahmoud DARWISH qui narre la Passion de son peuple, crucifié comme le Christ mais comme lui immortel.
« Et si je brûlais sur la croix de ma douleur
Je ressuciterais saint en tenue de combat. »
C’est avec plus de concision que s’exprime Samih EL QACEM, s’interrogeant devant la dépouille d’un féday,
« Cadavre ou montagne »
Le sang devient en effet un fil directeur à la découverte de l’identité et qui donne son sens au combat. Seul le sang qui éclabousse le monde, l’oblige à ouvrir les yeux sur ce peuple oublié dans le désert de l’Histoire. C’est Moïn BACHICHOU qui a le mieux exprimé cette idée.
« Ce filet de sang
Ce fil d’or
Est le téléphone de la révolution
Voici l’écouteur à Feth
Allô, allô,
Le monde nous entend à présent ».
Ainsi souffrance et violence se marient à l’espoir et le sang jaillissant n’est qu’un bond vers le soleil. C’est la découverte du sang qui détermine dans la poésie des Palestiniens la foi dans le combat et l’élan vers la lumière. Du fond de sa prison, Mahmoud DARWISH s’écrie :
« J’ai plongé ma défaite dans la chair de l’obscurité
Et j’ai