La politique est-elle le domaine des passions ou de la raison ?
La politique suppose d'éviter deux erreurs : La première implique de ne considérer la politique que comme une dépendance secondaire de la philosophie dans son ensemble. La seconde tiendrait la politique pour un simple prolongement de l'analyse politique. Dans cette dissertation, nous voulons savoir si la politique est un domaine où la raison est la principale fonction ou s’il s’agit d’une réaction à la passion. Dans un premier temps nous étudierons la partie concernant les passions puis nous analyserons la raison et ses décisions.
La passion est un mouvement de la conscience qui fait apparaître un objet comme promesse de plénitude, de satisfaction complète et durable ou comme menace de douleur, de souffrances, de malheur: C'est l'amour ou la haine. Mais, dans la passion, la structure de la conscience se fixe sur un objet en fonction d'une ressemblance avec un passé heureux ou malheureux et s'épuise dans une vaine tentative de reflux vers ce qui n'est plus pour accéder à l'éternité en échappant au temps puisqu'elle croit retrouver le passé dans le présent. Le désir est abondance en fonction des relations que la conscience multiplie avec une diversité de choses dont elle éprouve le manque, ce qui l'amène à anticiper, à imaginer, à inventer et à produire par une action.
La passion consiste à subir une action: à produire une passion, à faire subir: dans les deux cas quelque chose est produit, une transformation apparaît dans la réalité: on ne peut la mettre en doute.
Révolution et construction pour le moi, destruction pour les autres selon que le bouleversement est rapporté à celui qui le produit (agent) ou à celui qui le subit (patient)
On s'accorde pour désigner la passion comme un sentiment, intense : d'une grande force, vivace, qui ne disparaît pas facilement, exclusif : qui subordonne les autres intérêts, qui oriente, ou même transforme la personnalité et en tout cas le