La politique peut-elle encore nous faire rêver?
Peut-on, aujourd’hui encore, continuer de parler d’un “rêve français” dans la situation où nous sommes ?
À la veille d’une nouvelle échéance électorale essentielle, nos hommes politiques donnent parfois l’impression de vouloir promettre le beurre, l’argent du beurre et le seau du laitier. Ils veulent faire rêver..., mais sans les conditions du rêve.
LES GRANDS RÊVES POLITIQUES
Dans l’histoire des rêves politiques, j’allais dire des grandes utopies politiques, celles qui ont su entraîner des masses derrière un vaste projet, ou derrière un grand dessein, sont celles portées le plus souvent par des leaders charismatiques, qu’ils soient républicains, fascistes, voire même staliniens. Il n’en a pas manqué dans l’histoire de notre planète.
Mais, dans tous les cas de figure, il y avait deux conditions à remplir : il fallait, d’une part, que ces rêves soient imprégnés de valeurs transcendantes, c’est-à-dire supérieures et extérieures aux individus. Celles, par exemple, évoquant la patrie (la notion de patrie étant supérieure à la somme des individus qui la composent), ou encore celles des idéaux de la révolution, voire aussi celles exaltées par une religion. Il fallait bien ces valeurs-là pour emporter les masses vers le rêve. Il fallait, d’autre part, que les citoyens acceptent jusqu’à se sacrifier pour le triomphe de ces valeurs auxquelles ils croyaient.
Presque tous les grands leaders charismatiques qui ont su emporter les masses autour de rêves ou