LA POSTERITE DES DIALOGUES DE GREGOIRE LE GRAND
LA POSTERITE DES DIALOGUES DE GREGOIRE LE
GRAND
Omnia disce, videbis postea nihil esse superfluum. Coartata scientia jucunda non est
Hugues de Saint-Victor, Didascalicon, VI, 3.
Felix qui potuit rerum cognoscere causas
Géorgiques, II, 490.
Timeo hominem unus libri
Citation attribuée à saint Thomas d’’Aquin
1. Introduction générale :
Si les écrits des Pères de l’Église nous sont aujourd’hui bien connus et ont fait l’objet de bon nombre d’études, il n’en n’est pas de même pour l’utilisation postérieure qui a pu être faite de leur œuvre. L’étude de la postérité d’un texte est une tâche complexe, délicate, celle-ci se basant généralement sur des hypothèses, des informations indirectes ou imprécises. Surtout lorsque celui-ci est composée d’exempla, notion qui sera développée par la suite dans cette étude. En effet, la notion d’exemplum n’est pas clairement posée et définie au sein de la communauté des historiens, ce qui nous amène à une diversité d’opinions et de divergences concernant celui-ci. Nous tenterons dès lors de commencer ce travail par une définition de l’exemplum telle que nous l’entendons pour cette étude, nous ne prétendons évidemment pas clôturer le débat par notre analyse. Cette brève présentation ne servira qu’à débroussailler le terrain pour arriver au réel sujet de cette étude ; à savoir la postérité du récit XL (10) des Dialogues du pape Grégoire Iᵉʳ, dit le Grand, composés à la fin du VIᵉ siècle. Nous verrons que ce texte fondamental dans la doctrine chrétienne a connu un succès important au cours de la période médiévale. Celui-ci se présentant comme une sorte de « livre de l’âme », nous ferons suivre notre