La poésie consiste-t-elle seulement pour les poètes à exprimer leurs sentiments personnels ?
Que ce soit au moyen-âge avec les troubadours, ou de nos jours avec des poètes tels que Jacques Prévert, Louis Aragon ou encore Paul Eluard, la poésie lyrique a toujours servi au poète à exprimer ses sentiments le plus souvent mélancoliques, tel que l’amour, le malheur, le désespoir, le doutes ou les craintes. Certains affirment même que l’inspiration poétique dépend de la souffrance, comme le dit Musset : "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux". Anna de Noailles dit dans son recueil « J’écris » : « J’ai écrit ce que j’ai vu et ce que j’ai senti. ». L ‘auteur se place ainsi en position centrale de son poème et dévoile une part de son inimitié et de sa sensibilité. Il peut donc créer un « je » universel en lequel chacun pourra se reconnaitre. Le thème privilégié, surtout chez les romantiques mais aussi chez les poètes des courants suivants, est celui de l'amour. Les femmes inspirant cet amour, sont parfois devenues de véritables muses, comme Jeanne Duval pour Baudelaire ou Elsa pour Aragon. Apollinaire, dans « Le guetteur mélancolique » souligne sa douleur de ne pas être aimé, Louise Labbé en fait de même dans « Les Sonnets »Les Sonnets. Au XIXème siècle, le sentiment d’insatisfaction s’installe chez le poète, qui est sans cesse en quête de la perfection, qu’il ne peut exprimer qu’à travers la poésie. Baudelaire évoque ainsi