La poésie du passé, la poésie du présent
717 mots
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Lors du salon du livre, deux journalistes discutent en attendant l’arrivée d’un célèbre poète, Édouard Glissant. * M. Glissant est certainement l’un des plus grands poètes de notre époque. C’est un honneur d’être en sa compagnie aujourd’hui. Sa poésie est certes très complexe mais d’une beauté incomparable. * Il est vrai, que M. Glissant est une personnalité importante, mais je ne trouve guère de plaisir à lire ses poèmes. À vrai dire, je préfère la poésie traditionnelle, notamment l’épître, l’épigramme et le sonnet car pour moi l’écriture poétique se définit par la versification, les sonorités, le rythme et les rimes. Prenez par exemple le sonnet « Mignonne, allons voir si la rose » de Ronsard, les rimes en octosyllabes rendent une musicalité parfaite. * Vous m’aimez donc point la poésie en prose ? Pourtant, celle-ci regorge elle aussi de musicalité. Elle recherche même de nouvelles sonorité et de nouveaux rythmes qui permettent ainsi son évolution. Verlaine, le poète maudit, vous connaissez, n’est-ce pas ? Eh bien, lui-même a dit « De la musique avant toute chose ». Pour lui, la poésie devait être libre de toutes les contraintes et de toutes les règles que Boileau avaient mise en place. Les poèmes en prose obligent donc les poètes à travailler particulièrement le langage ce qui leur permet ainsi de jouir d’une musicalité et d’un rythme sans pour autant avoir des vers. Les petits poèmes en prose de Baudelaire en sont un exemple parfait. Il exprime son mal-être par des allitérations et des assonances ce qui n’enlève rien à la beauté de sa poésie, bien au contraire. Ce dernier même, a défini la prose comme « musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme. » * Je ne lis que très peu de poésie en prose, je n’aime pas cela. Je pense, contrairement à vous, que les règles et les contraintes mises en place par Boileau ont permis aux auteurs d’écrire à partir d’un cadre, ce qui leur a