La poésie engagée
I Que nomme-t-on poésie engagée ?
D’une manière générale, on peut dire d’une œuvre qu’elle est engagée lorsqu’elle exprime des prises de position, lorsqu’elle est une arme au service d’une cause. S’engage le poète qui défend des valeurs, dénonce des injustices, affirme des convictions. En dépit de sa diversité, la poésie engagée se trouve placée sous le double signe du témoignage et de la dénonciation, de la résistance et du combat. Ecrire est un acte qui suppose, selon l’expression de Jean-Paul Sartre, que l’on transforme sa « plume en épée » afin d’agir sur le cours des événements.
Cette conception de l’écriture implique que l’artiste –peintre, romancier, poète ou chanteur- vive en situation dans son époque. La nature de son engagement dépend alors étroitement des circonstances qui le poussent à faire entendre sa voix.
La force de leur engagement réside dans l’art d’associer l’expression poétique aux combats quotidiens. On ne peut donc aborder un poème engagé sans tenir compte de ses conditions d’énonciation. Née des circonstances politiques, économiques ou sociales, la poésie engagée est, selon Jean-Paul Sartre, l’œuvre de ceux qui n’ont « pas envie de parler pour ne rien dire ».
Remarquons que la poésie se prête bien à une diffusion clandestine, nécessaire en temps de guerre : les textes peuvent être courts et saisissants, allusifs et symboliques, faciles à communiquer et à mémoriser.
II Des poètes de la Résistance
La guerre d’Espagne a constitué un formidable terrain d’essai pour l’Allemagne, désormais prête à réaliser le rêve hégémonique de son chef, Adolf Hitler. Dès lors plus rien ne retient un régime de plus en plus autoritaire, de plus en plus xénophobe, ouvertement antisémite.
Les Français connaissent alors la « drôle de guerre », la débâcle de juin 1940, l’exode, puis l’occupation de la partie nord du pays. Un régime de collaboration s’installe alors en France. Ce régime sert l’Allemagne qui