La poésie a t elle comme unique fonction d'émouvoir le lecteur ?
Dès l’antiquité grecque, les aèdes (poètes épiques de la Grèce antique) chantaient leurs poèmes, accompagnés de leur luth. Ainsi ils exprimaient toute la gamme des sentiments humains dans lesquels se reconnaissait chaque auditeur. De ce fait, par ce moyen d’expression, le poète accédait à une dimension universelle. De l’antiquité grecque à nos jours, la poésie a su décliné des sentiments humains très variés : la joie, la douleur, l’amour… Mais peut-on dès lors considérer qu’émouvoir est la fonction essentielle de la poésie ? La poésie par son impact sur son auditeur n’a-t-elle pas aussi permis a des poètes engagés d’exprimer leur indignation, leur colère, a des poètes d’exprimer l’idéal artistique recherché par la poésie, … ? En examinant l’histoire de la poésie nous pouvons nous apercevoir que celle-ci détient de nombreuses fonctions dont celle d’émouvoir. Sans négliger cette fonction nous verrons que la poésie peut également permettre au poète de montrer son engagement et qu’elle peut également permettre d’exprimer son idéal artistique.
Dès l’origine, la poésie est liée à l’expression des sentiments intimes, mêlée tout d’abord à la mythologie grecque, puis exprimant diverses émotions, notamment celle de l’expression de la douleur et celle du lyrisme amoureux que nous allons voir dans cette première partie.
En effet, dès la mythologie grecque l’expression de sentiments, d’émotions, est évoquée par les poètes. Prenons comme exemple le mythe d’Orphée. Orphée, poète mythique, chante sa douleur accompagné de sa lyre et exprimant également le regret de la mort d’Eurydice sa femme (nymphe). Celle-ci, mordu par un serpent fut directement envoyée aux enfers, dès lors entendu par le dieu Hadès, Orphée obtient le droit de la ramener chez les vivants. Ce mythe grecque nous dévoile la puissance de la poésie alors liée à l’expression des sentiments (ici la douleur, le regret…) et qui permet a un poète de retrouver sa nymphe