La poésie
La poésie doit-elle réagir aux événements douloureux de son époque ? Vous répondrez dans un développement argumenté, en vous appuyant sur le corpus proposé et plus généralement sur votre connaissance du genre.
Problématique : Le poète doit-il s’engager ? Ne risque-t-il pas de perdre une partie de son âme et n’est-ce pas limiter la poésie que d’en faire une arme au service d’une cause ?
I – Oui, le poète doit s’engager : il a une mission sociale
Homme parmi les hommes, avant d’être écrivain et poète, il ne peut se désintéresser du sort de ses semblables. Son talent lui donne d’autres responsabilités, que lui rappelle le philosophe Jean-Paul Sartre : « L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. »
– Le poète doit agir sur le monde, au moins le faire réagir :
En 1870, Rimbaud est confronté aux horreurs de la guerre franco-prussienne. Dans « Le Mal », il dénonce la guerre sur un ton virulent, la présentant comme une boucherie de masse absurde. : « Tandis qu’une folie épouvantable broie/ Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ». D’autre part, il est révolté par l’indifférence de Dieu face aux malheurs des hommes : « Il est un Dieu qui rit aux nappes damassées ».
Boris Vian milite contre la guerre, surtout celle dont les décideurs tirent profit, et plaide pour le pacifisme, rendant hommage aux enfants innocents victimes de la guerre : « À tous les enfants/ Qui sont partis le sac au dos/ Par un brumeux matin d’avril/ Je voudrais faire un monument »
– Plus « voyant », le poète éclaire ses contemporains et fait espérer en un monde meilleur :
Victor Hugo, dans « La fonction du poète », explique pourquoi le poète, « rêveur sacré », voit plus loin que les autres : mage, sa mission est d’annoncer des temps meilleurs, de « faire flamboyer l’avenir ». Il doit prêter sa voix à ceux dont on a confisqué la parole, à ceux qui ne savent pas, ne peuvent pas protester : enfants, peuples