La premiere révolution industrielle
Les éléments de définition les moins contestables sont à rechercher dans la première «révolution industrielle», considérée comme archétypale: celle que connut la Grande-Bretagne au XVIII siècle et qui culmina au milieu du siècle suivant. Il s'agit d'une mutation essentielle de l'histoire humaine - une élévation considérable du volume de la production industrielle et du rythme de sa croissance, fondée sur un mouvement de concentration et de mécanisation du procès de travail et sur la généralisation de l'usage d'une source d'énergie, la vapeur. Fondamental, ce processus n'a pourtant pas été uniforme et n'a pas constitué une étape «obligatoire» de la modernisation de toutes les sociétés européennes. En effet, la diffusion des innovations techniques a été lente, et leur impact sur le volume de la production fortement décalé dans le temps.
La métallurgie
La fonte au coke, par exemple, a fait son apparition en Angleterre entre 1705 et 1720, à la suite des trouvailles de la famille Darby, mais un siècle entier s'est écoulé avant que disparaissent complètement les fourneaux au charbon de bois, et l'extraction de minerai n'a décollé vraiment que dans les années 1780 (2,5 Mt à la fin du XVII e siècle, 5 Mt en 1750, 10 Mt en 1800, et plus de 50 Mt en 1850).
Plusieurs autres perfectionnements seront nécessaires (technique du laminoir, machine à aléser en 1775, tour à fileter, puddlage, c'est-à-dire passage de la fonte à l'acier par décarburation, en 1784) pour que la fonte et le fer atteignent des qualités de solidité et de résistance suffisantes pour permettre leur emploi dans les ouvrages d'art (premier pont édifié en 1779, sur la rivière Severn) et la constuction navale (premier navire construit par Wilkinson, en 1787). Au XIX e siècle, la demande générée par le développement des chemins de fer favorise de nouveaux progrès en qualité qui accompagnent la croissance de la production.
Le textile
Dans l'industrie textile,