La princesse malheureuse
Résolue à l’idée qu’elle ne trouvera pas un mari qui lui conviendrait, elle voulut néanmoins retrouver le sourire.
Elle chercha donc dans les vieux manuscrits de la bibliothèque royale une formule magique ou une potion qui pourrait mettre son cœur en joie et tomba sur l’image d’un instrument et lut aussitôt sa définition. Il existait dans son royaume un luth magique; quiconque entendait une de ses mélodies oubliait tous leurs soucis.
Le luth était détenu par une hamadryade qui habitait au creux de l’une de leurs forêts, près d’une marre. Elle fit donc préparer son cheval blanc, prévoyant déjà d’être revenue avant que tombe le voile de la nuit.
En chemin, elle croisa sur la route une jeune femme magnifique, qui se déclara sorcière et commerçante répondant au nom de Constance. Elle vendait des sorts à qui le voulait. Mathilde lui demanda si elle avait ou connaissait une potion qui pouvait lui redonner le sourire, et elle lui avoua que ce n’était pas dans ses cordes, qu’elle n’a pas les moyens de contrôler les sentiments des autres. Mais voyant qu’elle partait dans un lieu déterminé, elle lui proposa ses services, si elle en avait besoin en cours de route. C’est ainsi que la princesse la prit avec elle en selle.
Alors qu’elles étaient tout juste reparties, elles tombèrent sur des brigands. Ils n’eurent que le temps de les menacer de voler le cheval, les bijoux et les habits royaux de la princesse, que la sorcière avait déjà jeté en leur direction une poudre qui rend temporairement aveugle. Elles s’enfuirent de sitôt au