La privatisation
Pour ses promoteurs, la privatisation doit accroître :
• la diversité de l'offre;
• faire baisser les prix;
• améliorer la qualité du service rendu au client.
Mais elle rencontre une difficulté majeure lorsqu'elle concerne des entreprises nationales en charge de services publics : ces entreprises sont normalement en situation de monopole, et il semble a priori impossible de les mettre en situation de concurrence.
Nous verrons donc, dans cette première section, comment, dans la pratique, les autorités publiques font en sorte de créer les conditions de la concurrence.
A ─ Comment créer de la concurrence ?
Les services publics(3) étant en général des monopoles, les privatiser n'apportera alors pas en soi de concurrence supplémentaire : on ne fera que remplacer un monopole public par un monopole privé.
(3) L’expression «économie de marché» est partiellement trompeuse quand on l'utilise pour caractériser les pays industrialisés. Elle insiste en effet sur l'existence des marchés, elle oublie les organisations qui s'y rencontrent. II est vrai que dans le modèle Walrassien, celui qui fonde l'analyse économique moderne, les acteurs économiques sont des individus ou des unités élémentaires. Seuls leurs calculs rationnels intervient sur des marchés où devrait régner la fameuse concurrence pure et parfaite (voir dans la collection d’Armand Colin l'Introduction à l'analyse économique de A. Silem). Or, c'est une évidence, les marchés concrets ne ressemblent que rarement au marché d'enchères décrit par L. Walras à partir du modèle de la Bourse. Une des différences majeures réside dans le fait que les acteurs économiques en présence sont fréquemment des groupes d'individus.
C'est le cas des firmes, grandes ou petites, qui, avant de vendre leur production, ont mis sur pied tout un processus où le marché n'intervient pas.
Comme l'a montré Herbert Simon (prix Nobel en 1978), ces organisations développent une rationalité qui n'est pas