La prohibition de l'inceste
Introduction :
D’une part, l’inceste désigne une relation sexuelle qui intervient entre membres d’une même famille. Toute la difficulté réside dans le définition de ce que sont les parents trop proches, et il y a de grandes variations selon les sociétés et les époques et même selon les circonstances. Il y a une typologie de l’inceste fondée sur le discours social à propos du degré de proximité et le genre de parenté biologique, imaginaire et symbolique, discours social d’où découle le sentiment incestueux. Le tabou de l’inceste renvoie à la prohibition de l’inceste présente dans toutes les sociétés.
D’autre part, depuis Lévi-Strauss, on définit la prohibition de l’inceste comme ce qui fait le passage entre nature et culture chez l’homme. Qu’est-ce qui lui permet d’avancer cette thèse ? Quelles sont les conséquences sur le processus d’hominisation. Il s’agit de creuser toutes ces implications .
Quelles sont les différentes formes que prend la prohibition de l’inceste ? Qu’est-ce qui est précisément visé par l’interdit ?
Comment et pourquoi le tabou apparaît-il ? Quelle est son importance dans le processus d’hominisation ?
I ) Essai de définition de la prohibition de l’inceste
1-1) Etymologie et constat de quelques pb à poser
Etymologie selon le Dictionnaire historique du français d’Alain Rey : le mot inceste est un emprunt savant de la fin du 13ème au latin classique incestum, proprement « sacrilège », de incestus , un adjectif = « impur, souillé ». Le mot latin est formé de in et de castus, terme religieux = « qui se conforme aux règles et aux rites », désigne ce qui est chaste, mais au sens premier castus signifie « instruit, éduqué, bien élevé ». On voit donc déjà le caractère impur de l’inceste ainsi que le lien avec les règles et l’éducation.
Dans la langue moderne, comme nous l’avons vu, l’inceste désigne la relation sexuelle qui intervient entre membres d’une même famille ( frères et sœurs, ascendants