La proposition infinitive en latin
La proposition infinitive est l’une des formes de subordination les plus fréquentes et les plus caractéristiques du latin. On l’appelle par commodité « l’infinitive ».
Définition et fonctionnement
Observons une phrase française et sa traduction latine littérale : Je crois que Marcus vient Credo Marcum uenire
La comparaison de ces deux phrases nous permet de déduire les caractéristiques essentielles de la proposition infinitive.
Nous en dénombrons trois : • en français, la subordonnée est introduite par la conjonction de subordination que. On appelle ce genre de subordonnée, où le mot que sert seulement d’outil, une complétive. En latin, on constate l’absence de subordonnant.
• en latin, le sujet de la proposition infinitive est à l’accusatif (Marcum) et non au nominatif (Marcus). Ce sujet est par ailleurs toujours exprimé. Par accord, l’attribut du sujet se décline aussi à l’accusatif.
• en latin, le verbe de la subordonnée est à l’infinitif (uenire), alors qu’il est conjugué en français à l’indicatif.
Où trouve-t-on des propositions infinitives ?
La proposition infinitive est très fréquente en latin : on la trouve avec des verbes de déclaration (sens « dire »), d’opinion (« croire, penser »), de connaissance (« savoir »), quelques verbes de sentiment (« se réjouir, s’étonner ») ou de volonté (« vouloir, ordonner »). En général, elle se traduit par une subordonnée complétive en français.
Quelques-uns de ces verbes : Dico, is, ere, dixi, dictum : dire Narro, as, are, aui, atum : raconter Scribo, is, ere, scripsi, scriptum : écrire Aestimo, as, are, aui, atum : juger Existimo, as, are, aui, atum : penser, juger Puto, as, are, aui, atum : penser Credo, is, ere, credidi, creditum: croire Scio, is, ire, sciui, scitum: savoir Miror, aris, ari, miratus sum : s’étonner Iubeo, es, ere, iussi, iussum : ordonner Sino, is, ere, siui, situm : laisser,