La prose du transsibérien

1343 mots 6 pages
Blaise Cendrars, La Prose du Transsibérien

Introduction

Au début du XXe siècle les artistes commencent à assimiler le monde moderne et ses innovations technologiques à leur création : que l’on pense par exemple au Christ d’Apollinaire, qui « monte au ciel plus vite que les aviateurs » et qui « est le champion du monde pour la hauteur ». Cendrars, sur qui l’influence d’Apollinaire est indéniable – il est le premier à le reconnaître –, participe de cette tendance, notamment par son long poème, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Cette œuvre s’inspire du grand voyage en Russie qu’il a effectué en 1903 avec une « fille » de Montmartre, tout en intégrant les arts graphiques de l’époque, d’une part parce qu’il était orné dans sa version originale d’une frise du couple Delaunay, et d’autre part par la liberté que prend le poète avec le vers. Cette modernité thématique et graphique est aussi une modernité syntaxique et lexicale : Cendrars emprunte à Apollinaire son rejet presque systématique de toute ponctuation et ne recule par devant les néologismes. On s’intéressera donc à la manière dont est peint le voyage dans l’extrait proposé. On montrera dans un premier temps comment la description rend compte de la course du train et entraîne le lecteur dans sa course. Toutefois, ce mouvement est aussi l’expression métaphorique de l’état d’âme des deux voyageurs et de la lassitude amoureuse de « Blaise ». L’ensemble apparaît dès lors comme une dérive vers la folie.

I. La traduction du mouvement du train a. Lexique et mouvement

• Présence d’un itinéraire : le train part de Paris (« Paris », « Montmartre », « la Butte », le « Sacré-Cœur ») et nous transporte à travers « toutes les gares », jusqu’en « Sibérie ».
• Champ lexical du mouvement : les « roues », « rouler », « s’enfuir » ou encore « palpiter ».
• Le décor même est gagné par le mouvement : « la tourbe se gonfle », « la Sibérie tourne », « les nappes de neige remontent ».

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