La prospérité du vice - daniel cohen
Introduction : Daniel COHEN, économiste français contemporain, est a priori catalogué comme un économiste issu de la tendance néoclassique ; cependant, il se définit plutôt lui-même comme un pragmatique. Au sein de cet ouvrage, il a souhaité montrer que la prospérité et l'éducation ne suffisent pas à pacifier le monde, comme en témoigne l'histoire européenne. Par ailleurs, il met en garde contre l'idée que la mondialisation suffirait aujourd'hui à pacifier les relations internationales. Conséquemment, l'économie apparaît comme la science de la prospérité attachée au vice justifiant le titre sous forme d'oxymore de l'ouvrage. C'est ainsi que son œuvre est qualifiée d'introduction inquiète à l'économie.
Dès lors, quel sera le prochain vice attaché à l'envie constante de prospérité ? Un prurit nationaliste de la part d'une Chine dont le rattrapage à marche forcée épuise les mentalités sociales restées paysannes et provinciales ? Les nouveaux communautarismes du cybermonde dont Al-Qaïda a montré l'ampleur ?
L'histoire est tragique car le bien n'est ni entier, ni linéaire. Daniel COHEN l'expose ici en trois parties, suivant le cheminement de sa thèse. Il procède par analyse chronologique et dialectique pour finalement donner ses prédictions ( inquiètes ) pour l'avenir.
I- Pourquoi l'Occident ?
Dans cette première partie, il explicite la longue gestation de l'économie depuis sa mise en place, à l'heure du néolithique, jusqu'à nos jours. Ainsi, la naissance du processus de croissance économique apportant a priori prospérité au monde dans lequel nous évoluons, est abordée dans sa chronologie et sa difficile mise en place. Mais pourquoi la naissance de la croissance s'est-elle effectuée en Occident et non ailleurs ? Les civilisations égyptiennes ou chinoises paraissaient pourtant mieux avancées en matière d'inventions à l'heure de la préhistoire. Seulement, ce qui donne l'avantage à l'Occident c'est qu'il est resté divisé,