La prospérité du vice
3598 mots
15 pages
Dans cet ouvrage d’économie politique, Daniel Cohen nous propose un voyage dans l’histoire et ses révolutions, partant de celle du néolithique pour arriver à celle du cybermonde, il reprend les théories des principaux économistes en montrant leur caractère performatif. Emprunte de pessimisme, sa thèse est celle d’une répétition de l’histoire de l’Occident à l’échelle planétaire, remettant ainsi en question le lien entre croissance et paix sociale. Il s’interroge sur « les risques qui pèsent aujourd’hui sur le monde à l’heure où il s’occidentalise ». La dynamique de croissance qui a fondé la suprématie du modèle occidental s’enracine dans la rivalité entre les Nations, aujourd’hui les puissances émergentes vont-elles reproduire ce schéma ? Le modèle capitaliste et la consommation de masse qui se mondialise se heurte à la fragilité des ressources naturellesPartie 1 : Pourquoi Occident ?
La révolution néolithique est d’abord celle de l’agriculture qui par sa propagation a permis une croissance démographique et accéléré le processus d’urbanisation balbutiant. Ce nouveau mode de subsistance permet l’émergence d’une « classe oisive » à l’origine de nombreuses innovations comme l’alphabet ou l’importation du cheval. Mais comment expliquer l’ascendant de la civilisation occidentale à partir du XVIème siècle, alors que le Moyen Age est une période où la Chine et le monde arabe ont une longueur d’avance technologique ? Comment se développe le modèle politique de l’Etat Nation en Europe à partir du Xème siècle ? La prise de pouvoir des Roi sur les seigneurs locaux instaure une pacification en introduisant la notion de « violence légitime », la « civilisation des meurs » et la propriété privée. Puis le développement des assemblées et le contrôle croissant qu’elles exercent sur les finances publiques et le pouvoir du Roi permet de rassurer les banquiers et de développer les emprunts d’Etat. Le modèle de l’Etat nation a mis fin à la volonté impériale de conquête des